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NOA NOA

En nappes d’ombres par les lourdes frondaisons
Et s’évapore en amères exhalaisons
La puissante liqueur de l’éternelle vie,
La Forêt douloureuse et la Forêt ravie,
Où la nature nait, meurt et renaît sans fin, —
Dénonce et blâme avec le tumulte divin
De l’amour la folie et le crime de l’homme,
Qui, de ses pâles jours lâchement économe,
Et corrompu d’orgueils interdits aux mortels,
S’empoisonne du sang qu’il dérobe aux autels !