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vestiges d’une civilisation qui eut sa grandeur. Aujourd’hui, quand les Tahitiens se mêlent d’édifier un monument décoratif, ils réalisent des miracles de mauvais goût — dans le genre du tombeau de Pomaré. Ils ont perdu leur sens natif, et dont pourtant il furent si richement doués, de l’accord nécessaire des créations humaines avec la vie animale et végétale qui constitue leur cadre et leur décor. À notre contact, à notre école, ils sont vraiment devenus des « Sauvages », dans l’acception que l’occident latin prête à ce vocable. Restés beaux eux-mêmes comme des chefs-d’œuvre de l’art, ils se sont (nous les avons) stérilisés au moral ; au physique aussi.

Il existe quelques traces de maraës. C’étaient des parallélogrammes interrompus par des ouvertures : trois côtés consistaient en murs de pierre de quatre à six pieds ; une pyramide moins haute que large formait le quatrième. En tout, cent mètres de largeur, environ, et quarante de longueur. — Les images des Tiis décoraient cette architecture sommaire.

La lune tient une place importante dans les spéculations métaphysiques des Maories. On a déjà dit que de grandes fêtes se célébraient, jadis, en son honneur. Hina est souvent invoquée dans les récits traditionnels des Aréoïs.

Mais son concours à l’harmonie du monde, son rôle est plutôt négatif que positif.