Endormis dans la terre maternelle,
Nous ne connaîtrons pas d’autres destins :
Nos corps seront tous confondus en elle,
En elle nos cœurs a jamais éteints.
Mais des ardeurs anciennes de nos âmes
Un vaste foyer s’allumant soudain
L’illuminera d’un halo de flammes
La Terre des Dieux, l’Île des Jardins.
Puis, l’Esprit de la merveille déserte,
Épave d’aurore en la nuit du temps,
L’empeignant par sa chevelure verte,
La lancera dans les cieux éclatants.
Et les cieux loueront la nouvelle étoile
Avec trois feux d’or, d’émeraude et d’azur.
Toutes les ailes et toutes les voiles
S’orienteront à son nimbe pur.
Et longtemps, longtemps l’étoile splendide
Sur les mers ou fut Tahiti luira.
Mais sa place, un jour, au ciel sera vide,
Et le monde, qui l’aimait, pleurera.