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NOA NOA

Inscrit en s’y jouant l’éternelle leçon :
— Si de ton propre sang libéral échanson
Tu nous le ver-ses dans la coupe de tes veines
Le vin débordera toujours la coupe pleine
Et ta gloire sera le prix de ta vertu ;
Il tarira dans ton cœur avare si tu
Refuses de payer la rançon légitime.

Et soudain — gloire á toi, radieuse victime ! —
Des orbites du Dieu un e clair jaillissant
Rouge frappe à la tête et couronne de sang
Un jeune homme, entre tous le plus beau. Il frissonne
Dans la lumière divine qui l’environne,
Il se lève, et tous voient de son front, de son cœur
Rayonner les traits du soleil intérieur
Qui dans l’intime orgueil du juste le désigne
Avant qu’un Dieu le montre et le proclame digne.

Et de la tête éblouissante du Témoin,
Sur la plaine et la mer et les îles, au loin,
Jusqu’au fond des sept cieux tumultueux : naguère.
À l’infini se propage l’âme en lumière