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n’a rien épargné ; elle a travaillé dès l’âge de dix ans ; à quatre-vingt-un ans, elle travaillait encore, et je demande si quelqu’un d’entre vous l’a jamais entendue se plaindre. Il y a deux jours, elle nous souriait encore. »

Cette liste d’aïeux ne constitue pas à ma famille une noblesse bien extraordinaire.

Je pourrais affirmer, cependant, n’avoir entrevu dans toute cette ascendance qu’une série de braves cœurs, gens laborieux, exacts, sûrs et contents d’eux.


XVII


Du côté Doury, on était, je crois, un peu criard et acariâtre (j’en retrouve en moi encore quelque chose) ; mais l’influence Doury fut tempérée dans notre sang par le calme parfait, la bonté courageuse et superbe de Marianne Thirel. Marianne Thirel, ma grand’mère, je ne l’ai pas connue, mais tout le Tot était encore plein de son souvenir lorsque nous y allâmes habiter en 1842. Il fallait entendre parler d’elle par catin seneur, la mère Pelletier.

J’avais eu aussi le témoignage de mon oncle Buron, qui avait épousé Marguerite Thirel, sœur de Marianne. J’avais le témoignage de ma mère, de mes tantes… La façon dont elle s’était préparée à