Page:Noël - Fin de vie (notes et souvenirs).djvu/26

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Miracle ! miracle ! miracle ! Toute la médecine une fois encore décontenancée et révolutionnée. Des guérisons se font, paraît-il, comme autrefois en faisaient les prophètes, les thaumaturges, les sorciers, comme en faisaient Jésus, Mahomet et le diacre Pâris.

Le sorcier ou prophète se trouve être aujourd’hui un gars de dix-huit ans et demi, valet de ferme à l’île d’Oléron. D’abord on venait seulement des pays voisins et surtout de La Rochelle se faire guérir et miraculer. Mais le bruit s’est répandu de ces guérisons et l’on vient aujourd’hui de partout, on y vient malade, on y vient mourant, on s’en retourne guéri. Et voilà qu’à cette heure dans les Facultés de Médecine, dans les Académies, dans la Presse, ce ne sont que dissertations, glorifications, protestations, récriminations.

On cite par centaines les gens qui se prétendent guéris et la question se pose :

— Comment guérit-on ? Comment prend fin ou comment se surprend l’état pathologique ? Comment se communique-t-il de l’un à l’autre ? Comment le voisin qui bâille me fait-il bâiller sans que je l’aie vu ou entendu bâiller ? Comment s’étendent de l’un à l’autre certaines dispositions d’humeur, de maladie ou de santé ?