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Le monde a quelque chose en lui de sacré qui le sauve, un commencement d’ordre.

« Ce que je reproche à la science », écrit Jules Simon, « c’est d’avoir créé l’usine ». Créer l’usine, en effet, n’était-ce pas, sans qu’ils eussent méfait, mettre au bagne l’ouvrier et sa famille ?

Une des conséquences de l’organisation de ces bagnes, c’est que les gardes-chiourmes de l’usine, devenus députés, sénateurs, conseillers généraux, etc., fourrés partout, prétendent imposer au monde leurs lois et leur esprit de garde-chiourmes.

Industrie sans frein, science sans conscience, sans justice, mettant de côté tous sentiments humains, ne s’exposent-elles pas à être un jour maudites comme avec la tyrannie féodale, le furent en leur temps la théologie, la scolastique, etc., qui étaient aussi des sciences ? Elles avaient leurs docteurs érudits, féroces, sourds à toute pitié comme les nôtres.

Mais pourquoi reprocher à la science d’avoir créé l’usine ? La science, depuis soixante ans, a-t-elle été