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anciennes philosophies. Le temps est venu de se sentir mieux que spiritualiste.

Après plusieurs jours d’un froid excessif, le temps se remet à la douceur, mais les hommes ne s’y remettent guère.

Le soleil brille avec une grâce printanière. Pas un nuage, pas un souffle hostile. La sève dort dans les arbres, mais on sent à je ne sais quoi le réveil ; il est dans la lumière, dans la température, dans la pureté du ciel, dans la brise doucement caressante. La nature, avec ses mystères divins de vie et d’immortalité, est toujours belle, toujours fortifiante.

Les circonstances actuelles sont si émouvantes, si nouvelles, si pathétiques, qu’on en est soi-même profondément renouvelé, agrandi de pensée et vivifié, même lorsqu’on sent la vieillesse vous saisir à la gorge, vous ligaturer de ses bandelettes, vous laisser chaque jour moins d’action et de plus en plus vous diminuer la lumière, l’ouïe, l’intelligence.

Je suis d’ailleurs depuis plusieurs mois, à relever, à classer, souvent même à brûler de vieilles lettres