dire ? je le comprends mieux chaque jour ; de là, les interruptions dans ces notes de moins en moins quotidiennes.
— Si la matière n’est pas infinie, où finit-elle ?
— Mais si la matière est infinie, où placer Dieu ? où placer l’âme ?
— Ni à côté, ni au-dessus, ni même en dessous ; mais quel malheur à cela, chers amis, si la matière nous redonne plus et mieux que tant de petites imaginations sur Dieu, sur l’âme ?
Matière et vie nous rendront, nous ont déjà rendu au-delà de ce que l’enfance philosophique du monde avait rêvé ou pressenti.
L’éternité, l’ubiquité de vie, de puissance d’action imaginées en Dieu, la Matière ne vous les rend-elle pas ? Matière autrefois si dédaignée, aujourd’hui si glorieuse et destinée à le devenir toujours plus !
Attachez-vous à la queue de la comète la plus effrénée, laissez-vous emporter, allez, allez… Jamais vous ne trouverez l’en-dehors de cette matière éternelle, infinie, conservatrice et transformatrice d’elle-même, sensible de toutes les sensibilités, pensante