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L’article de M. Leduc, sur les Conditions sanitaires de la France me fait songer à quelques détails de l’histoire de Jeanne Darc, omis par tous les historiens : c’est que la pauvre fille avait des poux et sentait mauvais comme les religieuses qui, maintenant encore, empêchées par leurs statuts, ne se lavent jamais, source de puanteur et de contagion dans les hôpitaux ; l’hygiène seule suffirait à les en faire chasser.

Jeanne avait donc des poux, mais tous ses contemporains en avaient ! Tenue en malpropreté par l’Église (voir Leduc), l’Europe entière, jusqu’au-delà du dix-septième siècle, fut une immense pouillerie. En mille ans, pas un bain !…

Et Sa Majesté très chrétienne Louis le Grand n’en prit jamais.

Dans les collèges, sous son règne, maîtres et disciples étaient mangés par la vermine. David Ferrand (Muse normande) fait dire à un écolier des jésuites, écrivant à sa famille :


Je suis incommodey des poux et des punaises
Mais j’endure chela, ce sont fleurs d’écolier.


L’épouillage mutuel était chez les jésuites l’amusette ordinaire, et puis, de l’un à l’autre, ils se faisaient de gentils échanges.