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l’agriculteur naïf qui sait bien voir les méchancetés des hommes, mais qui revient toujours à la terre nourricière, bon comme elle, et, comme elle, se renouvelant sans cesse.

Ce qui fit la grande force de Noel après l’influence du sol créateur, ce fut l’amitié. On ne peut s’imaginer Noel travaillant seul ; on le voit toujours par la pensée causant avec ses amis, riant, plaisantant, chantant même, ou devisant des fleurs ou des étoiles, de l’art, des beaux vers, d’un avenir meilleur et de tout ce qui est grand et bon. Quand il ne pouvait s’entretenir avec eux, il leur écrivait, et quels chefs-d’œuvre sont ses lettres, étincelantes d’esprit, d’éloquence et de gaieté !

Admirables étaient les compagnons et correspondants qu’il avait su choisir ! L’impression si douce et si intime que l’on éprouvait en la société de Noel et des amis qui étaient devenus ses frères, provenait de ce qu’ils n’avaient rien perdu de leur nature primitive de terriens, fils du sol, et qu’en même temps ils avaient acquis toutes les finesses et le sens délicat que donnent l’étude, la hauteur des idées, la compréhension de l’art.