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XXIV


N’avons-nous pas tous en nous-mêmes notre cimetière, et n’est-ce pas là surtout que peuvent revivre, peu ou beaucoup, les chers aïeuls ? Ils peuvent revivre même dans nos enfants.

Combien de fois j’ai retrouvé dans le sourire de Paul le sourire de mon père ?

Et chez mes filles, le sérieux de Georgette ne m’a-t-il pas souvent rappelé le sérieux de ma mère, tandis que les éclats de Camille m’électrisaient comme un écho de mes propres éclats.

Quand je n’y serai plus, il y aura là encore quelque chose de moi. N’allez pas, mes chers enfants, me chercher au cimetière ; cherchez en vous. Vous y retrouverez aussi votre mère pour le maintien, pour l’œil et la voix.

Et voit-on cela sans émotion : deux êtres qui vécurent l’un de l’autre rester ainsi vivants et unis dans leur descendance ?

La Vie psychique des bêtes, par L. Büchner, et quelques autres plus récentes publications, m’avaient déjà donné beaucoup à réfléchir.

Sans doute, nous n’avons pas, nous n’aurons pas