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rieuse Andelle, les jolis ruisseaux, les sources surtout m’y attirent.

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XXIII


Mon père nous contait que dans son enfance il n’avait vu d’autre eau que l’eau des mares ; il était déjà grandet lorsqu’il vit, pour la première fois, une rivière (le Dun probablement). Impression, émotion inexprimables ! Il ne pouvait s’éloigner de cette belle eau vivante et riante ; il demandait d’où pouvait venir tout cela, comme le sire de Joinville, grand enfant, qui écrit devant le Nil débordé :

« Et l’on ne sait d’où peut venir cette eau, fors que de la grâce de Dieu. »

L’explication est bonne, après tout ; il y a de la grâce en ce monde.

Cette impression de rivières et de sources se retrouve chez tous les anciens peuples. C’est ce qui contribua à me retenir aux « belles sources du Tot » plus d’un quart de ma vie. Que d’heures passées à voir jaillir l’eau au milieu des cailloux !

C’est encore un de mes plaisirs à Vascœuil, et ceci m’explique comment, aux sources de Radepont, il y a quelques jours, je me sentais tout rajeuni.