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moi, sottement et paresseusement, je m’immobilisais.

Eh bien ! chose inattendue, cette vie si pauvre de mouvement et d’action n’en est pas moins révélatrice de la diversité sans arrêt et sans fin des évènements qui, d’un jour à l’autre, nous emportent, nous modifient, nous transforment…


XXII


Oh ! je voudrais que quelqu’un eût le courage ou la possibilité de prendre chaque matin et chaque soir la photographie instantanée de son entourage et de lui-même.

Quelle preuve éclatante de notre fluidité, de notre perpétuelle et inévitable transformation !

Mais il y eut dans le passé une rage de tout immobiliser ; la matière, on la voulait, on la voyait inerte, et Dieu lui-même, l’élu des êtres, était immuable.

Misérable reste-en-place, je ne voyais que mieux autour de moi ce mouvement des choses ; plus je voyais tout marcher, plus je voyais avec le soleil s’éveiller tous les matins un nouvel univers.

Dumesnil me confiait, il y a quelques jours, le