réorganiser, de recevoir des renforts, et ensuite de tenter, avec la partie de l’armée restée sur la Loire, sous les ordres du général Bourbaki, un mouvement offensif dans la direction de Paris.
Mais le gouvernement avait d’autres projets. Le général Bourbaki devait faire une diversion vers Belfort. Le général Chanzy resta livré à ses seules forces.
La retraite sur le Mans n’avait pas été gênée par l’ennemi.
Après les combats du 15 décembre, le prince Frédéric-Charles ramena ses troupes à Orléans pour leur donner un peu de repos. Elles étaient harassées de fatigue. Leurs effectifs fondaient ; les pertes qu’elles subissaient dans ces combats continuels qui n’aboutissaient à rien, les décourageaient. Elles souffraient beaucoup aussi des rigueurs de la température, moins cependant que les Français, parce qu’elles cantonnaient dans les villages au lieu de camper.
Afin d’éviter une trop grande dissémination des troupes, le grand état-major allemand prescrivit de n’occuper d’une manière permanente qu’un certain nombre de points : Dreux, Chartres, à l’ouest ; Blois, Orléans, Gien, Auxerre, au sud. Il donna l’ordre d’y maintenir les troupes rassemblées, et d’attendre que les forces françaises se fussent réunies en corps assez importants, pour se porter contre elles et les détruire. C’est-à-dire que les Allemands craignaient de s’user dans la guerre de détail, et c’était bien en effet la seule qu’eussent été capables de mener les troupes françaises, auxquelles le courage ne manquait pas, mais qui n’étaient ni assez solides, ni assez bien commandées pour livrer des batailles rangées. Le gouvernement ne paraissait pas s’en rendre compte, et il persistait à combiner des manœuvres stratégiques qu’il n’avait pas le moyen de faire réussir.