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chefs ; il ne suffit pas d’un uniforme et d’un fusil pour faire un soldat, ni de galons sur une manche pour faire un officier.

Il fallut nommer des officiers de tous grades et faire appel, pour commander les brigades et les divisions, à des officiers en retraite et à des officiers de marine.

Affronter les Allemands dans des batailles rangées avec des troupes ainsi constituées, c’était s’exposer à des désastres certains. Peut-être aurait-on pu mieux réussir en multipliant des coups de main hardis sur les derrières de l’ennemi, de manière à le harceler, à le fatiguer, à l’empêcher de se ravitailler.

Refuser les grandes batailles, mais organiser la résistance derrière chaque haie, derrière chaque fossé, c’est le seul moyen d’user l’ennemi et de soutenir une guerre nationale, lorsque les armées régulières n’existent plus.


Les forces improvisées par le Gouvernement de la Défense nationale furent ainsi réparties :

Une Armée de la Loire, successivement commandée par les généraux de la Motte-Rouge et d’Aurelle de Paladines[1] ;

Une Armée du Nord, sous les ordres du général Faidherbe[2] ;

Une Armée des Vosges, sous les ordres du général Cambriels[3].

  1. Les généraux de la Motte-Rouge et d’Aurelle avaient été rappelés du cadre de réserve.
  2. Le général Faidherbe était un officier du génie qui s’était distingué comme gouverneur du Sénégal.
  3. Le général Cambriels, grièvement blessé à Sedan, n’avait pas été fait prisonnier. Mal remis de ses blessures, il n’exerça son commandement que fort peu de temps.