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Elle se procura 1 400 canons, 1 500 000 fusils, dont 120 000 fournis par les manufactures de l’État et le reste acheté à l’étranger.

Comme les Allemands n’avaient pas de marine de guerre, la mer était libre ; des armes, des munitions, des subsistances en quantité considérable furent envoyées d’Amérique[1].

La France avait conservé assez de crédit pour qu’un emprunt pût être facilement conclu aux États-Unis.


On avait des hommes, de l’argent et des armes, mais il n’était pas possible de donner aux masses ainsi réunies, la solidité qui ne s’acquiert que par l’éducation militaire.

Le patriotisme et le bon vouloir ne peuvent suppléer au manque d’instruction des soldats et à l’inexpérience des

  1. Opérations maritimes. — Il n’en serait plus de même dans une nouvelle guerre, parce que les Allemands ont maintenant une flotte nombreuse.

    Au début de la guerre de 1870, il avait été question de profiter de la supériorité de notre marine pour tenter une opération sur les côtes de l’Allemagne. Ce projet fut abandonné après les premières batailles malheureuses. La flotte de guerre resta dans les ports et les marins furent appelés aux armées. Un corps de 15 000 marins prit part à la défense de Paris.

    Quelques navires seulement furent laissés à la mer. Ils donnèrent la chasse aux navires marchands allemands et en capturèrent un certain nombre.

    Un bâtiment de guerre allemand, la frégate Augusta, trompant leur surveillance, passa au nord de l’Écosse et vint sur les côtes de France ; il surprit et coula plusieurs bateaux de commerce à l’embouchure de la Gironde (4 janvier 1871). Bientôt poursuivi, il alla se réfugier dans un port espagnol et n’en bougea plus.

    Il faut aussi rappeler l’épisode d’un combat naval que se livrèrent deux petits bâtiments de guerre, le Nestor, navire allemand, et le Bouvet, navire français. Ils se trouvaient ensemble dans le port de La Havane et en sortirent pour se battre (12 novembre 1870). Ils se firent beaucoup de mal mutuellement, sans que ce combat singulier eût un résultat décisif ; les autorités espagnoles s’interposèrent pour mettre fin à la lutte.