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rage, ils fusillèrent des prisonniers et massacrèrent les habitants qui avaient concouru à la défense.

Les Allemands perdirent près de 4 000 hommes devant Bazeilles. C’est presque la moitié de leurs pertes totales de la journée. Cet épisode prouve ce que vaut une troupe énergique et bien commandée.

Malheureusement, sur les autres points du champ de bataille, les succès de l’ennemi furent plus rapides. Le maréchal de Mac-Mahon, blessé vers six heures du matin, avait remis le commandement au général Ducrot ; celui-ci prit aussitôt ses dispositions pour battre en retraite vers Mézières ; mais, peu après, le général de Wimpffen montra une lettre du Ministre de la guerre qui le désignait pour remplacer le maréchal, le cas échéant.

Il n’était pas neuf heures du matin et le commandement de l’armée française avait déjà changé trois fois de mains.

Le maréchal de Mac-Mahon avait accepté la bataille sans plan déterminé ; le général Ducrot, jugeant la situation très grave, voulait tenter de dégager l’armée par une retraite rapide vers l’est ; le général de Wimpffen, se faisant les plus étonnantes illusions, contremanda les ordres et prétendait à la victoire.

Cependant, les différents corps de l’armée allemande exécutaient, conformément à leurs instructions, un mouvement enveloppant pour cerner l’armée française.

Vers midi, l’artillerie et la cavalerie des deux ailes ont fait leur jonction. Les troupes françaises sont enfermées dans un cercle de feu qui se rétrécit sans cesse et qu’elles ne peuvent plus rompre malgré leurs efforts désespérés.

Une charge des chasseurs d’Afrique, menée avec intrépidité par le général de Gallifet, se brise sur l’infanterie ennemie du côté du ravin d’Illy.

D’instant en instant, la situation devient plus périlleuse. Le général Ducrot réunit alors au calvaire d’Illy toute