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La IVe Armée, ou Armée de la Meuse, forte de trois corps (Garde prussienne, XIIe corps, IVe corps), sous les ordres du Prince royal de Saxe ; environ 90 000 hommes.

Le croquis (Pl. V) indique les fronts de marche des armées pendant les journées du 24 au 29 août. Il montre avec quelle rapidité et avec quelle décision les Allemands changèrent leur direction de marche et se portèrent vers le nord, tandis que l’armée française, qui avait beaucoup moins de chemin à parcourir et dont la manœuvre ne pouvait réussir que si elle était menée rapidement, se traînait avec une lenteur déplorable et finit par être atteinte avant d’avoir passé la Meuse.


Le 27 août, il y eut un combat de cavalerie, à Busancy.

Le 29 août, le 5e corps français, qui était à la droite, eut à Nouart un engagement avec le XIIe corps saxon. Ce combat, d’ailleurs sans grande importance, retarda encore la marche.


Le 5e corps arriva dans la nuit à Beaumont ; il campa. Les troupes étaient très fatiguées ; aucune mesure de sécurité ne fut prise malgré la proximité de l’ennemi. Les Allemands, se dissimulant dans les bois, purent faire, à leur aise, tous leurs préparatifs.

Cette insouciance du service de sûreté, alors que l’ennemi se trouvait à peu de distance, puisqu’on s’était battu la veille, est inexplicable.

Service de sûreté négligé, renseignements inexacts, reconnaissances de cavalerie insuffisantes, ces fautes avaient pour conséquence de laisser les généraux dans l’ignorance des forces, des positions, des marches de l’ennemi. Elles ont été constamment commises en 1870 ; déjà signalées à Wissembourg, à Forbach, à Frœschwiller, à Rezonville, à Saint-Privat, elles se répéteront fréquemment et l’on verra,