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Si, vers cinq heures du soir, la division de grenadiers avait donné à Saint-Privat, comme le maréchal Canrobert le demandait, la Garde prussienne, déjà décimée, eût été anéantie ; le XIIe corps se trouvait coupé du reste de l’armée allemande ; la défaite de l’aile gauche ennemie entraînait celle de l’aile droite. L’armée française, exaltée par sa victoire, poussait les Allemands et les jetait dans la Moselle.


De toute la guerre, aucune heure ne fut plus solennelle.


Que serait-il advenu ensuite ? — Les destinées de la France eussent peut-être été changées !


À la bataille de Saint-Privat, environ 180 000 Allemands combattirent contre 120 000 Français.

Les Allemands perdirent 900 officiers et 20 000 hommes, dont plus de 5000 tués ; les Français, 13 000 hommes, dont 1 200 tués et 6 000 disparus.

Le lendemain, 19 août, les corps, qui avaient conservé leurs positions à l’aile gauche, reçurent l’ordre de se replier également sous Metz. Le maréchal Bazaine s’y laissa investir.