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Ce fut la bataille la plus sanglante de la guerre. Le lendemain, toutes les troupes étant en ligne, les deux adversaires s’attendaient à recommencer la bataille, et un insuccès aurait été grave pour les Allemands, qui avaient la Moselle à dos, mais le maréchal Bazaine donna l’ordre de se replier sur Metz sous prétexte de se ravitailler.


Abandonner ainsi le terrain, c’était, en quelque sorte, s’avouer vaincu.

Après une bataille, les parcs doivent amener les munitions aux combattants et ceux-ci ne doivent jamais se porter en arrière pour aller les chercher.

L’armée en éprouva une grande tristesse et se demanda, dès ce moment, si la confiance mise dans le maréchal Bazaine était justifiée.


Le 17 au soir, l’armée française faisait face vers l’ouest :

Le 2e corps à gauche, en face de Gravelotte ;

Le 3e corps, à la droite du 2e ;

Le 4e corps, à Amanvillers ;

Le 6e corps, à Saint-Privat.

Derrière la gauche, était la division de voltigeurs de la Garde ; derrière la droite, la division de grenadiers.


Bataille de Saint-Privat (18 août). — Le 18, au matin, les Allemands attaquèrent par leur droite et, comme le 16, le combat s’étendit successivement de leur droite à leur gauche. Les Français ne manœuvrèrent pas ; ils attendirent l’attaque.

Les positions étaient d’ailleurs très fortes ; à notre aile gauche, elles avaient été renforcées par des tranchées-abris. De ce côté, les attaques des Allemands ne réussirent pas ; les contre-attaques des Français leur firent subir, au contraire de grandes pertes et les contraignirent à reculer.

À notre aile droite, à Saint-Privat, où commandait le