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Il faut que le soldat soit instruit, entraîné à la fatigue, et animé du sentiment du devoir ; qu’il soit attentif aux ordres de ses chefs, et marche toujours en avant.

Sans instruction militaire, une troupe ne peut acquérir la cohésion, c’est-à-dire le contact des coudes, dont manquaient les armées de la Défense nationale.

Les rassemblements d’hommes qui furent formés en bataillons et en régiments, n’étaient pas des soldats. Ils en donnaient l’illusion, et le Gouvernement de la Défense nationale, contrairement à l’avis des vieux généraux, espérait des victoires qu’ils n’étaient pas à même de remporter.


Quoi qu’il en soit, ce sont eux qui ont relevé le drapeau tombé de nos mains à Metz et à Sedan et qui, combattant sans espoir de vaincre, ont sauvé l’honneur de la France. C’est grâce à eux que la France est toujours crainte et respectée.

« Aucune nation en Europe, a écrit un général allemand, n’aurait été capable de faire ce que la France a fait. »

Aux armées aguerries de l’Allemagne, nous n’avions à opposer que des soldats improvisés ; ils ont cependant inspiré à l’ennemi l’étonnement, le respect, et parfois l’admiration.

S’il a fallu quatre mois de rudes combats pour réduire la France, alors qu’il n’y avait plus ni armée, ni matériel de guerre, ni gouvernement régulier, quels seraient les efforts à faire par l’ennemi, aujourd’hui que la mobilisation de tous les hommes en état de porter les armes est préparée dans les plus petits détails ?

Puis, nous aurions le souvenir des défaites à venger.

Le temps des capitulations est passé ; chacun serait prêt à une guerre sans merci, car l’existence même de la France serait en jeu.