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SIÈGES DES FORTERESSES


Pour compléter ce récit, il reste à parler du rôle des places fortes.

Dans les anciennes guerres du temps de Louis XIV et de Louis XV, l’effectif des armées dépassait rarement 30 à 40 000 hommes. Le but de toute une campagne se bornait souvent à la prise d’une ou de deux petites places. Puis, les troupes s’établissaient dans des quartiers d’hiver et, au printemps, recommençaient les opérations.

Mais, ni en 1814, ni en 1815, les places fortes françaises n’avaient arrêté le flot des grandes armées de l’invasion. Cependant, la plupart des petites forteresses qui bordaient la frontière, avaient été conservées. C’était une erreur.

Personne ne comptait qu’elles fussent en état de résister aux engins de l’artillerie nouvelle ; par conséquent, elles ne protégeaient en rien le territoire national ; elles ne pouvaient même pas retarder la marche des armées ennemies, qui se bornaient à laisser un détachement pour masquer leurs trop faibles garnisons ; la reddition en était inévitable après un bombardement de plus ou moins de durée.

Il en résultait des pertes d’hommes et de matériel, et l’ennemi remportait ainsi des victoires faciles, tandis que nous avions à subir une suite d’humiliations douloureuses.

Au début de la guerre, non seulement les forteresses