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La longue résistance de Paris, les efforts continuellement répétés pour briser le blocus surprenaient les Allemands. Ils n’étaient pas à même d’entreprendre un siège en règle. Ils pensaient, d’ailleurs avec raison, que s’emparer de quelques forts et faire brèche dans l’enceinte ne les avancerait guère, et ils redoutaient de s’engager ensuite dans une guerre de rues. Attendre que la ville capitulât par la famine pouvait être encore long. Le bombardement fut résolu et l’Allemagne accueillit avec une joie sauvage la nouvelle que Paris allait être brûlé.


Le 27 décembre, les Allemands concentrèrent leur tir sur les forts de l’est et sur le plateau d’Avron, où la défense avait réuni 72 pièces d’artillerie. La position étant devenue intenable, elle fut désarmée et évacuée avec le plus grand ordre, dans la nuit du 28 au 29 décembre.


Des batteries de bombardement avaient été également construites sur la butte de Brimborion (au-dessus du pont de Sèvres), sur la terrasse de Meudon, sur les hauteurs de Clamart, de Châtillon, de Fontenay.

275 pièces ouvrirent le feu, le 5 janvier, contre les forts du sud ; puis, elles lancèrent leurs projectiles sur les quartiers de la rive gauche.

Les forts d’Issy, de Vanves, celui de Montrouge surtout, souffrirent beaucoup. Leurs murailles furent ruinées ; mais les marins, qui en formaient la garnison, montraient une admirable contenance ; chaque nuit, ils réparaient les brèches de la veille. Après un mois de bombardement, les forts étaient encore en état de résistance[1]. L’ennemi tirait aussi sur le front nord.

  1. Au moment de la capitulation, lorsque les Allemands entrèrent dans les ouvrages, ils ne purent s’empêcher d’admirer l’énergie de cette défense et lui rendirent un hommage mérité.