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à une voie, sans pouvoir rétrograder après le débarquement des troupes.

Les magasins n’avaient pas été préparés ; les convois n’étaient pas organisés, de sorte que les troupes, débarquées aux environs de Besançon, manquaient de vivres et étaient incapables de se mouvoir.

Il ne suffit pas à la guerre de faire de grands projets ; il faut préparer les moyens matériels nécessaires à leur réussite, donner des ordres de détail précis, et pouvoir compter sur leur exécution formelle par tous les services. Il n’en était pas ainsi au milieu du désordre qui résultait inévitablement des formations hâtives et de l’inexpérience du commandement.


L’embarquement des troupes en chemin de fer avait commencé à Nevers, le 21 décembre.

Dès le 24 décembre, l’ennemi eut connaissance des mouvements qui s’effectuaient dans la direction de l’Est ; mais il ne se rendait pas compte de leur objet.

Le général de Werder reçut l’ordre d’évacuer Dijon et de concentrer ses troupes (xive corps) du côté de Vesoul, tandis qu’une armée, dite Armée du Sud, composée du iie et du viie corps, se réunissait rapidement à Châtillon-sur-Seine sous les ordres du général de Manteuffel.


Le 5 janvier seulement, le général Bourbaki, qui était à Besançon, put mettre son armée en marche dans la direction de Belfort.


Combat de Villersexel (9 janvier). — Le 9 janvier, au matin, une division allemande, qui couvrait le flanc droit du corps de Werder, attaqua Villersexel et s’en empara. La ville fut reprise après une lutte acharnée qui dura toute la nuit, au milieu des incendies. Le château pris, perdu, et repris, ne resta définitivement en notre pouvoir qu’à trois heures du matin ; les Allemands battirent alors en retraite.