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— C’est fini, n’est-ce pas ? dit-il ; vous m’attendez ?

— Précisément ; il ne manque que votre signature au procès-verbal d’autopsie et d’exhumation.

— Là, continua le procureur en présentant avec empressement une plume humide au juge, à côté de mon nom, si vous voulez bien.

M. de Boutin signa.

Les experts et les magistrats se séparèrent.

M. Despax et M. Gaste suivirent le commissaire de police à la mairie, afin d’installer leurs premiers appareils et de commencer de suite leurs analyses, tandis que le procureur et le juge reprenaient ensemble le chemin du parquet, profondément absorbés tous deux dans des préoccupations d’un genre tout opposé.



IX

LA PERSPICACITÉ DE M. DRIEUX


Au bout de quelques minutes de marche silencieuse, les deux magistrats furent de retour dans le cabinet du procureur.

M. de Boutin se soutenait à peine.

Comme une masse, il tomba sur le premier fauteuil venu.

M. Drieux, au contraire, la figure épanouie, les yeux brillants, ne pouvait contenir le trop plein de joie qui s’échappait de toute sa personne.

Il s’approcha du foyer, comme pour laisser à une trop violente émotion le temps de se calmer, et présenta