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sur des gonds invisibles, et un trou carré apparut instantanément.

Tous ceux qui étaient là jetèrent un cri.

Blanche tomba, inanimée, dans un fauteuil.

— Approchez-vous, Jacques, dit Marianne à son fiancé, ceci vous appartient. Il y a là mon honneur, ma fortune et mon nom. Prenez ce coffret.

Elle lui désigna la plus petite de deux grandes cassettes d’argent qui étincelaient, étagées l’une au-dessus de l’autre, dans l’excavation du vieux mur.

Le jeune homme obéit. Il déposa le coffre sur une table de chêne massif placée au milieu de la chambre.

Chacun s’approcha curieusement.

Marianne fit jouer un ressort, et la boîte s’ouvrit comme s’était ouverte la muraille.

Un monceau d’or et de pierreries occupait le fond de la cassette.

Au-dessus, on voyait quelques papiers jaunis par le temps.

Sur l’un d’eux, on distinguait un large timbre bleu, entouré de lettres imprimées formant ces mots : Subdivision d’Oran : le général ; et au-dessous, d’une écriture très ferme, la signature Pierre de Sauvetat.

À côté de celui-là était un autre papier, plus blanc et évidemment de plus fraîche date, puis une fiole à moitié pleine d’un liquide clair, et dont l’étiquette grattée était indéchiffrable.

M. Drieux jeta un cri.

— Ah ! fit-il en devenant pâle, la fiole du placard !

— Non, répondit Marianne ; mais la pareille.

Elle prit alors le papier le plus jaune et lut :

— « Moi, Pierre de Sauvetat, général commandant la subdivision d’Oran, au moment de mourir, je déclare