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n’est pas opiniâtre, les vomissements sont muqueux et non porracés ; enfin, comme dernier phénomène, phénomène unique, absolu, élémentaire, et qu’un étudiant de première année reconnaîtrait à première vue, il y a paralysie complète des extenseurs.

Du reste, depuis les savantes constatations d’Orfila d’abord, de M. Tardieu ensuite, toutes ces phases et ces symptômes sont décrits d’une façon si lucide, qu’à moins de vertige ou d’ignorance complète de tout principe, il est impossible de s’y méprendre.

— Monsieur, exclama M. Delorme ne se possédant plus, vous dépassez les bornes, et …

— Messieurs, interrompit à son tour le président de sa voix la plus sévère, je ne comprends pas que vous vous vous permettiez d’apporter de mesquines passions et d’odieuses personnalités dans une affaire aussi grave.

C’est avec ce système, et en ne comprenant pas la grandeur d’un sacerdoce qui ne devrait être fait que d’abnégation et de dévoûment que la vie de vos clients est le plus souvent sacrifiée à de cupides et basses considérations. Je vous prie de vous retirer tous deux.

Orphée Labarthe, appelé, vint expliquer ce que la discussion de ces irritables confrères aurait pu laisser d’obscur dans la question médicale.

Avec douceur et clarté, il démontra de sa parole autorisée, que le sel de plomb était le seul auteur de la mort de M. de Sauvetat. En l’écoutant, les arides opérations chimiques auxquelles les quatre experts s’étaient livrés pour arriver à trouver la vérité, devinrent compréhensibles.

Sans passion et sans acrimonie, tranquillement, impartialement surtout, mais avec une nuance de profonde tristesse qui n’échappa pas à la clairvoyance des juges, il rendit compte de sa mission, et il soutint les