Page:Ninous - L Empoisonneuse.pdf/164

Cette page a été validée par deux contributeurs.



XVI

UNE PROPOSITION


Quelques jours plus tard, vers sept heures, et comme la nuit commençait à se faire noire, on remit à Jacques un petit billet arrivé par la poste. Il contenait ceci :

— Si vous voulez apprendre une chose très grave et très importante, trouvez-vous ce soir mardi, à huit heures, sur la route d’Auch, à la hauteur de la dernière maison.

Sans réfléchir, sans se demander quelle pouvait être la valeur d’une lettre qu’on n’avait pas eu le courage de signer, Jacques partit. L’obscurité était profonde, il pleuvait à torrents.

Le jeune homme marchait vite et ne faisait attention ni à la tempête qui tordait les arbres, ni aux sifflements du vent, ni aux rafales d’eau glacée qui trempaient ses vêtements et fouettaient son visage.

Une seule pensée et un seul but, éclairaient comme une étoile lumineuse la route obscure.

Marianne ! Ah si le hasard lui envoyait cette preuve qu’il cherchait !

Déjà il avait dépassé les dernières maisons, et malgré les ténèbres auxquelles son œil s’habituait, il ne distinguait aucun être vivant autour de lui.

Enfin derrière un pan de mur écroulé, il lui sembla voir une ombre se mouvoir.

Il attendit.

Un homme enveloppé d’un manteau, s’approcha :

— M. Descat ? appela tout bas une voix déguisée.