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siècles, elle regarda la veuve avec une hauteur insultante impossible à décrire.

— Sortez, lui dit-elle enfin lentement.

Et elle lui montra la porte du doigt.

Blanche, affolée, s’enfuit aussitôt qu’elle vit une issue libre sans avoir la pensée ou la force de protester contre cet étrange accueil. Au bout de quelques pas dans le corridor, elle chancela et jeta des regards effarés autour d’elle.

M. Drieux accourut juste à temps pour la recevoir défaillant dans ses bras.

— Quand aurez-vous assez de votre héroïsme, Madame ? lui demanda-t-il tout bas en la reconduisant.

Ses forces revenaient à mesure que le danger s’éloignait. Elle répondit :

— Quand elle sera sauvée !

— Elle n’est pas près de l’être !… murmura celui-ci refermant la portière de la voiture qui emportait madame de Sauvetat.



XIII

PREUVES ET TÉMOIGNAGES


Malgré l’ignorance des Roqueberrois et le silence des magistrats, les preuves s’accumulaient. Chaque jour apportait la sienne.

Les recherches dans la maison de Sauvetat avaient été fructueuses ; il y avait des découvertes terribles.

Une surtout était particulièrement grave.

M. Drieux avait fouillé tous les recoins de la mysté-