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REGRETS FILIAUX



Tandis que sur les quais flanent les paresseuses,
Je regarde les lourds bateaux de blanchisseuses.
Il en sort des chansons comme d’un nid d’oiseaux.
Les robustes bras blancs, en plongeant dans les eaux
Que bleuit l’indigo, tordent le linge pâle
Et le ciel au-dessus prend des lueurs d’opale.
Moi, tout pensif, je rentre en murmurant tout bas :
« Ma mère n’est plus là pour repriser mes bas
Et mettre un chapelet d’iris dans mon armoire. »
Les nuages sur l’eau font des dessins de moire.
Je regarde les lourds bateaux de blanchisseuses.