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PARTIE DE CAMPAGNE



Par un jour de charme automnal,
Alors qu’on nous croyait brouillés
Nous avons fui, loin du banal,
Pour courir les sentiers mouillés.

Loin du monde, méchant malade,
Les oiseaux, les arbres, les bêtes,
Joyeux de notre promenade,
S’unissaient pour nous faire fêtes.

Passant sous la branche de houx,
Je l’ai follement embrassé :
Un petit âne à l’air très doux
Passait ; nous l’avons caressé.

Des bons chiens, joyeux et fidèles,
Jappaient, nous faisaient mille joies,
Nous n’avons trouvé de rebelles
Que dans les rangs d’un troupeau d’oies.