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UNE RUSSE



La petite princesse est un peu fantaisiste ;
Elle parcourt le globe, ajoutant à sa liste
Des chanteurs, des banquiers, des sculpteurs et des lords,
Elle est chercheuse et va quittant, sans nuls remords,
Le galant trop connu, la toilette trop vue.
Dans son esprit fantasque elle passe en revue
Les chemins parcourus et les cœurs captivés ;
Le soir, lisant le nom des nouveaux arrivés
Dans le pays où, reine, elle a posé sa tente :
« Seront-ils gais, » dit-elle avec une voix lente ?
Mais ils ne le sont pas, il faut recommencer,
Fumer des phereslys très forts et puis valser
Dans tous les casinos, de Monte-Carle à Vienne,
En traînant son mouchoir partout, quoi qu’il advienne.
Scherzi de Rubinstein, gavottes du vieux Bach
L’occupent un moment, après quoi vient le bac