Page:Nina de Villard - Feuillets parisiens, 1885.djvu/142

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
POÉSIES

yseult
Il est exquis ; son œil de flamme me dévore.
le moine
Le soir dans son p’tit réfectoire
Bien qu’il ait grand soif et grand faim,
Souvent il din’ d’un’ petit’ poire
Dont il doit laisser le pépin.
Puis dévot’ment, sous sa petit rob’e
Et tout seul, bien seul, il s’en va
S’fourrer, jusqu’à la petite aube
Dans son p’tit lit pas plus grand qu’çà.
enguerrand
Bravissimo ! bravo ! buvons, vive la joie !
Même jeu de scène
yseult
Ah ! je comprends, c’est un anmant que Dieu m’envoie.
enguerrand
Ouf ! ah ! brua ! brua ! Commej’ai bien diné !
Une horloge sonne
Vous qui chantez si bien, quelle heure a donc sonné ?
le moine
L’heure où sur le gazon la lune se repose,
L’heure où l’oiseau d’amour ouvre son aile rose,
L’heure où les lutins bleus errent parmis les joncs,
L’heure où de frais soupirs s’exhalent des donjons,
L’heure où l’esprit des fleurs s’endort dans leurs corolles
L’heure des longs baisers et des lentes paroles,