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besoin de l’art et peut aussi en attendre une vraie satisfaction ; c’est la voix de la nature réintégrée dans ses droits aussi pour ce qui a rapport à l’homme, c’est exactement ce que j’ai nommé plus haut le sentiment vrai, en opposition au sentiment faussé qui règne aujourd’hui.

Or, il n’y a que pour la nature seule, et non pour le sentiment faux et la nature de convention, des satisfactions et des délivrances véritables. Lorsque la nature de convention en est arrivée à avoir conscience d’elle-même, il ne lui reste plus que le désir du néant, tandis que la nature vraie aspire à la transformation par l’amour : celle-là ne veut plus être, celle-ci veut devenir autre. Que celui qui a compris ceci fasse passer devant lui dans le silence de son âme les simples motifs de l’art de Wagner pour se demander si c’est la vraie nature ou la nature de con-