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clair, plus indépendant, toujours plus dégagé du vague ; même lorsqu’il fait un faux pas comme homme de science, l’étincelle jaillit du sol. Quelques uns de ses écrits, comme „Beethoven“, „de l’art de diriger“, „des acteurs et des chanteurs“, „état et religion“, font taire toute velléité de contradiction, et imposent au lecteur une contemplation muette, sérieuse, attentive, comme il convient en présence de précieux reliquaires. D’autres, particulièrement ceux de la première époque, y compris „opéra et drame“, inquiètent et agitent ; il y règne une irrégularité rhythmique qui trouble dans la prose. La dialectique y est souvent brisée, le cours de l’exposition est plus interrompu qu’accéléré par des écarts de sentiment ; une sorte de mauvaise grâce de l’écrivain est répandue sur eux comme une ombre, comme si l’artiste avait honte des argumentations spéculatives. Ce qui oppresse peut-être le plus celui qui n’est