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tatives pour comprendre l’instinct qui l’a poussé à composer ses œuvres, des essais de se regarder soi-même en face ; dès qu’il a réussi à changer à ses propres yeux son instinct en science, il espère qu’une opération opposée aura lieu dans l’âme de ses lecteurs ; c’est en vue de cela qu’il écrit. Si par hasard le résultat devait prouver qu’il a entrepris là quelque chose d’impossible, Wagner ne ferait que partager le sort de tous ceux qui ont réfléchi sur l’art ; et il a sur la plupart d’entre eux l’avantage qu’en lui réside à demeure le plus puissant instinct total de l’art. Je ne connais pas d’écrits esthétiques qui donnent plus de lumière que ceux de Wagner ; on trouve en eux tout ce qu’il est possible d’apprendre sur la naissance d’une œuvre d’art. C’est un des tout-à-fait grands qui se lève ici comme témoin, et qui pendant une longue série d’années s’efforce de rendre son témoignage toujours meilleur, plus