Page:Nietzsche - Richard Wagner à Bayreuth (trad. Baumgartner).djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 127 —

et dans l’histoire des autres grands hommes de nation allemande. Il vit ces Allemands faire preuve dans une situation toute extraordinaire de deux vertus réelles, de prudence et de simple bravoure ; et il commença à croire avec une joie profonde qu’il n’était peut-être pas le dernier Allemand, et qu’un jour peut-être son œuvre verrait se ranger autour d’elle un pouvoir plus puissant que la force dévouée mais insignifiante de ses quelques amis, un pouvoir capable de la protéger durant le long espace de temps où elle attendrait l’avenir qui lui serait réservé comme chef-d’œuvre de cet avenir. Peut-être que cette conviction ne sut pas toujours se préserver du doute, surtout dès qu’elle voulut s’élever à des espérances immédiates. Quoi qu’il en soit, il reçut une impulsion assez puissante pour le faire penser à un devoir souverain non encore accompli.

Son œuvre n’aurait pas été finie, pas