Page:Nietzsche - Richard Wagner à Bayreuth (trad. Baumgartner).djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 126 —

ment humaine destinée à la perfection dans un avenir lointain. Ce n’était pour le moment que la garantie que sa grande œuvre pourrait un jour être confiée à des mains fidèles qui auraient à veiller, et seraient dignes de veiller, sur ce glorieux legs à la postérité. Transfigurés par l’amitié, ses jours se colorèrent d’une lumière plus vive et plus chaude. Il n’était plus seul à ressentir son plus noble souci, d’arriver au but avant le soir et de trouver pour son œuvre un refuge hospitalier ! Et vers ce même temps il advint un évènement qui ne pouvait être interprété par lui que symboliquement, et qui revêtit pour lui la signification d’une nouvelle consolation, d’un favorable augure. Une grande guerre des Allemands le força de lever les yeux ; une guerre de ces mêmes Allemands qu’il savait si dégénérés, si déchus de l’élévation de cet esprit allemand qu’il avait profondément étudié et reconnu en lui-même