qu’un rapprochement plein d’amour, qu’une délicieuse abnégation. La parole enivrée cède à l’entraînement de ce rhythme ; la mélodie résonne, unie à la parole ; puis la mélodie répand au loin ses notes étincelantes dans le monde des images et des idées. Une vision semblable, quoique étrangère, à l’image de la nature et de son amant, se dégage lentement comme d’un rêve ; elle s’approche, elle se condense en formes plus humaines, elle s’élargit pour donner cours à une volonté héroïquement triomphante, à une ruine, à un anéantissement de la volonté plein de délices. — C’est ainsi que naît la Tragédie ; c’est ainsi que la pensée tragique est donnée à la vie comme sa plus haute sagesse, c’est ainsi, enfin, que mûrit le plus grand enchanteur, le bienfaiteur des hommes, le dramatiste dithyrambique.