Page:Nietzsche - Le Gai Savoir, 1901.djvu/108

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ment ? s’écria le roi, n’a-t-il donc pas d’ami ? » Il voulait dire par là : « J’honore cette fierté du sage et de l’homme indépendant, mais j’honorerais davantage encore son humanité, si l’ami en lui avait remporté la victoire sur sa fierté. Le philosophe s’est amoindri devant moi en montrant qu’il ne connaissait pas l’un des deux sentiments, — et c’est celui des deux qui est supérieur ! »

62.

Amour. — L’amour pardonne à son objet même le désir.

63.

La femme dans la musique. — D’où vient que les vents chauds et pluvieux amènent avec eux un état d’esprit qui dispose à la musique et au plaisir inventif de la mélodie ? Ne sont-ce pas les mêmes vents qui emplissent les églises et qui donnent aux femmes les idées amoureuses ?

64.

Femmes sceptiques. — Je crains que les femmes devenues vieilles, dans les plus intimes replis de leur cœur, soient plus sceptiques que tous les hommes. Elles croient au côté superficiel de la vie comme s’il était l’essence même de la vie, et toute vertu, toute profondeur, n’est pour elle qu’une enveloppe qui cache cette « vérité », un voile très nécessaire