présumait un manque d’intelligence chez les chefs
du mouvement chrétien : — ah ! ils sont rusés
jusqu’à la malpropreté Messieurs les Pères de l’Église !
Ce qui leur manque c’est tout autre chose. La nature
les a négligés, — elle a oublié de les doter, au moins
modestement, d’instincts convenables et propres…
Soit dit entre nous, ce ne sont pas même des
hommes… Si l’Islam méprise le christianisme, il a mille
raison pour cela ; l’Islam a des hommes pour
condition première…
Le christianisme nous a frustrés de l’héritage du génie antique, il nous a frustrés plus tard de l’héritage de l’Islam. La merveilleuse civilisation maure de l’Espagne, plus voisine en somme de nos sens et de nos goûts que Rome et la Grèce, cette civilisation fut foulée aux pieds (— je ne dis pas par quels pieds —), pourquoi ? puisqu’elle devait son origine à des instincts nobles, à des instincts d’hommes, puisqu’elle disait Oui à la vie, et encore avec les magnificences rares et raffinées de la vie mauresque !… Les croisés luttèrent plus tard contre quelque chose qu’ils auraient mieux fait d’adorer dans la poussière, — une civilisation qui ferait paraître notre dix-neuvième siècle très pauvre et très « tardif ». — Il est vrai qu’ils voulaient faire du butin : l’Orient était riche… Soyons donc impartiaux ! Les Croisades — de la haute piraterie, rien de plus ! La noblesse allemande — noblesse de vikings au fond — se trouvait dans son élément. L’Église savait trop bien