de l’âme moderne avec ses accords de sirène ! — Jamais ailleurs on ne rencontra cette haine à mort de l’esprit de raison ! — Il faut être un cynique pour ne pas être séduit, il faut avoir le pouvoir de mordre pour ne pas adorer. Holà ! vieux séducteur ! Le cynique te prévient — cave canem…
L’adhésion à Wagner coûte cher. J’observe les jeunes gens qui furent longtemps exposés à son infection. L’action la plus proche qu’il exerce, relativement inoffensive, se rapporte au goût. Wagner agit comme un besoin alcoolique invétéré. Il émousse ; il empâte l’estomac. Effet spécifique : dépravation du sentiment rythmique. Le wagnérien en vient à nommer rythmique ce que moi-même, avec un proverbe grec, j’appelle « remuer le marais ». Bien plus redoutable déjà, la perversion de l’intelligence. Le jeune homme devient un môle, — un idéaliste. Il a dépassé la science ; à cet égard il se tient à la hauteur du maître. En revanche il fait le philosophe, il écrit des « Feuilles de Bayreuth » ; il résout tous les problèmes au nom du Père, du Fils et du Saint-Maître. À la vérité, ce qu’il y a
