oppression du Pathos wagnérien, ce je ne vous lâcherai plus des sentiments extrêmes, cette longueur effroyable dans des situations où l’attente d’un instant vous suffoque déjà ! — —
Wagner était-il vraiment un musicien ? En tous cas il était quelque chose de plus : un incomparable histrion, le plus grand des mimes, le plus étonnant génie théâtral que les Allemands aient jamais possédé, notre scénique par excellence.[1] La place de Wagner est ailleurs que dans l’histoire de la Musique : il ne faut pas le confondre avec les purs génies de cette histoire. Wagner et Beethoven — c’est un blasphème — et en fin de compte une injustice même pour Wagner… En tant que musicien, il fut simplement ce qu’il était toujours : il se fit musicien, il se fit poète, parce que son tyran, son génie du cabotinage l’y forçait. On ne devine rien à Wagner, tant qu’on n’a pas deviné son instinct dominant.
Wagner n’était pas musicien d’instinct. Il l’a bien prouvé en immolant toute l’édifice des lois, et, pour parler plus nettement, tout style
- ↑ Les deux derniers mots en français dans le texte.