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d'un but (d'un état) et le choix des moyens pour y arriver. Le plaisir et le déplaisir ne sont jamais des " faits primordiaux ".

Le plaisir et le déplaisir sont des réactions de volonté (des passions), où le centre intellectuel fixe la valeur de certains changements survenus par rapport à la valeur générale, pour introduire, en même temps, des actions contraires.

307.

Selon les résistances que recherche une force en vue de s'en rendre maître, il faut que la mesure des échecs et des fatalités ainsi provoqués grandisse: et, en tant que toute force ne peut se manifester que sur ce qui lui résiste, il y a nécessairement, dans toute action, un ingrédient de déplaisir. Mais ce déplaisir agit comme une excitation à la vie et fortifie la volonté de puissance !

308.

Le non-assouvissement normal de nos instincts, par exemple de la faim, de l'instinct sexuel, de l'instinct du mouvement, par soi-même, ne renferme nullement quelque chose de déprimant; il agit, ou contraire, en agaçant les facultés vitales, de même que le rythme des petites irritations douloureuses fortifie celles-ci, quoi que veuillent nous en dire les pessimistes: ce non-assouvissement, bien loin de dégoûter de la vie, en est le grand stimulant.