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causa efficiens et causa finalis, dans la conception fondamentale, c'est-à-dire la même chose -. Nous pensions qu'un effet était expliqué lorsque l'on pouvait montrer une condition où l'on était déjà inhérent. De fait, nous inventons toutes les causes d'après le schéma de l'effet ! Ce dernier nous est connu.

Par conséquent, nous sommes incapables de prédire d'une chose quelconque dans quel sens elle " agira ".

L'être, le sujet, la volonté, l'intention, tout cela est inhérent à la conception de " cause ".

Nous cherchons les êtres pour expliquer pourquoi quelque chose s'est transformé. L'atome même est un de ces " êtres ", un de ces " sujets primitifs " que l'on a ajouté en imagination.

Enfin, nous comprenons que les êtres - et aussi les atomes - n'exercent aucune action " parce qu'ils n'existent pas du tout " et encore que l'idée de causalité est absolument inutilisable.

D'une suite nécessaire de conditions, il ne faut nullement conclure à un rapport de causalité (ce serait là étendre leur faculté d'agir de 1 à 2, à 3, à 4, à 5).

Il n'y a ni causes ni effets.

Au point de vue de la langue, il nous est impossible de nous débarrasser de ces idées.

Mais cela n'importe point.

Si j'imagine le muscle, séparé de ses " effets ", je l'ai nié.

En résumé: une chose qui arrive n'est ni provoquée, ni provocante: la " cause " est une " faculté de provoquer " inventée par une adjonction de ce qui arrive.

L'