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quelque chose arrive régulièrement et dans des conditions appréciables il ne s'ensuit pas encore que cette chose arrive nécessairement. Si une quantité de force se détermine et se comporte, dans chaque cas déterminé, d'une façon particulière et unique il ne faudrait pas en induire que " sa volonté n'est pas libre " La " nécessité mécanique " est un état de fait: c'est nous qui avons voulu nous en servir pour interpréter ce qui arrive - Nous avons expliqué la possibilité d'énoncer ce qui arrive comme la conséquence d'une nécessité qui régit les événements. Mais, du fait que j'exécute quelque chose de déterminé, on ne saurait conclure que je l'exécute par contrainte. La contrainte n'est pas du tout démontrable dans les choses: la règle démontre seulement qu'une seule et même chose qui arrive n'est pas en même temps une autre chose. Ce n'est que lorsque nous avons introduit des sujets, des " acteurs ", dans les choses, que naît ce mirage: tout ce qui arrive est la suite d'une contrainte exercée sur les sujets, - exercée par qui ? Encore par un " acteur ". Cause et effet - notions dangereuses tant que l'on songe à quelque chose qui occasionne et à quelque chose sur quoi l'on agit.

a) La nécessité n'est pas un état de fait, mais une interprétation.

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