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la nécessité d'apprêter, à notre usage, un monde où notre existence serait rendue possible: - nous créons ainsi un monde qui est déterminable, simplifié, compréhensible pour nous.

La même contrainte subsiste dans l'activité des sens que soutient la raison - par la simplification, le grossissement, l'accentuation, et l'interprétation sur quoi repose toute " reconnaissance ", toute possibilité de se rendre intelligible. Nos besoins ont tellement précisé nos sens que " le même monde des apparences " reparaît toujours et prend ainsi l'apparence de la réalité.

La contrainte subjective qui nous fait croire en la logique explique simplement que, bien avant que nous ayons eu conscience de la logique elle-même, nous n'avons pas fait autre chose que d'introduire ses postulats dans ce qui arrive: maintenant nous nous trouvons en leur présence - nous ne pouvons plus faire autrement -, et notre imagination prend cette contrainte pour une garantie de la " vérité ". C'est nous qui avons créé " la chose ", la " chose égale ", le sujet, l'attribut, l'action, l'objet, la substance, la forme, après nous être longtemps contentés de rendre égal, de rendre grossier et simple. Le monde nous apparaît logique parce que c'est nous qui l'avons d'abord logicisé.

280.

Pour combattre le déterminisme. - Du fait que