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Nous ne séparons plus ce qui est grand de ce qui est terrible. Nous réunissons les choses bonnes, dans leur complexité, aux choses mauvaises: nous avons surmonté nos absurdes " souhaits " d'autrefois (qui voulaient l'augmentation du bien sans l'augmentation du mal - ). La lâcheté devant l'idéal de la Renaissance a diminué, - nous osons même aspirer de nouveau aux mœurs de celle-ci. L'intolérance à l'égard des prêtres et de l'Eglise a pris fin en même temps: " Il est immoral de croire en Dieu ", - mais c'est là pour nous précisément la meilleure forme de justifier cette croyance.

Nous avons donné à tout cela droit de cité chez nous. Nous ne craignons pas le revers des " bonnes choses " ( - nous les cherchons, nous sommes assez braves et assez curieux pour cela), par exemple dans l'esprit de la Grèce, dans la morale, dans la raison, dans le bon goût ( - nous vérifions le dommage que l'on se cause à soi-même avec de pareilles choses précieuses: on se réduit presque à la pauvreté - ). Et nous nous cachons tout aussi peu le revers des choses mauvaises...

465.

Ce qui nous fait honneur. - S'il y a quelque chose qui nous fasse honneur, c'est que nous avons placé ailleurs le sérieux: nous accordons de l'importance à toutes les choses basses, méprisées par toutes les époques et laissées de côté, - nous