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est toujours une vertu pour elle, 6) qu'elle fait précisément tout ce qui généralement est défendu (la vertu telle que je la comprends est le véritable vetitum dans toute législature de troupeau), 7) bref qu'elle est vertu, au sens de la Renaissance, virtù, vertu libre de moraliste.

432.

Un sentiment qui s'appelle " idéalisme " et qui ne veut pas permettre à la médiocrité d'être médiocre, à la femme d'être femme. Ne pas uniformiser ! Nous rendre compte combien une vertu coûte cher, et aussi qu'elle n'est rien de désirable pour la moyenne, mais qu'elle est une noble folie, une belle exception, avec le privilège d'avoir de forts accents...

433.

Quel que soit le bizarre idéal que l'on suit (par exemple, en tant que " chrétien ", ou en tant qu'" esprit libre "; ou en tant qu'"immoraliste", ou en tant qu'" Allemand de l'Empire "), il ne faut pas exiger que cet idéal soit l'idéal par excellence: car ainsi on lui enlèverait son caractère de privilège, de prérogative. Il faut l'avoir pour se distinguer, et non pas pour se placer en égal aux autres.

Comment se fait-il que, malgré cela, la plupart des idéalistes fassent de la propagande pour leur idéal, comme s'ils ne devaient pas y avoir droit,